À propos
PragmApolis, est un groupe de recherches en sciences sociales qui s’intéresse à la politique à la fois en tant qu’activité de gouvernement et en tant qu’espace de conflits pratiques et discursifs. Comment sommes-nous gouverné·e·s ? Comment ces pratiques de gouvernement et ces politiques publiques sont-elles contestées ou contournées, que ce soit dans des pratiques infrapolitiques, dans des partis ou dans le cadre de mouvements sociaux ? Si un accent tout particulier est placé sur la critique du capitalisme et l’approche ethnographique et historique des formes économiques qui entendent se distinguer de celui-ci, PragmApolis s’intéresse aussi, plus généralement, à l’ensemble des mouvements sociaux qui, s’étant doté d’une définition critique de l’ordre social, entendent déployer des formes de vies distinctes : féminismes, décroissance, mouvements anarchistes, autonomes, écologistes, LGBTQI, antispécistes, etc. Extensivement, les chercheurs et chercheuses de PragmApolis s’intéressent à toutes les composantes de l’engagement politique, que celles-ci soient progressistes ou réactionnaires, culturelles ou artistiques, dès lors qu’elles s’invitent dans l’espace public.
Si nos approches sont pluridisciplinaires, la composante sociologique et socio-historique est centrale. Elle se décline surtout pragmatiquement, en prenant au sérieux les personnes sur et avec lesquelles s’engagent les enquêtes. La théorie se produit en effet, dans le cadre des perspectives pragmatiques, à partir de schèmes de pensées, des représentations et des catégories forgées par les actrices et acteurs eux-mêmes, sans d’abord suspecter que leur discours relève de l’idéologie, de la vulgate ou du sens commun. Les efforts des membres se concentrent donc sur les diverses critiques organisées de l’ordre social, ce qui peut passer par des processus de réflexion dialogiques au sein de divers collectifs.
Si donc la démarche pragmatique se trouve au cœur des enquêtes de PragmApolis, une attention toute particulière est aussi portée aux théories sociologiques dans leur diversité. Les approches phénoménologiques et constructivistes sont largement interrogées. Les grands courants de pensée sont confrontés les uns aux autres au niveau épistémologique. Et les dialogues avec la philosophie et l’histoire des idées politiques s’ouvrent sur de nombreux pans, notamment littéraires. Comment les personnes s’y prennent-elles pour faire société ? Et en prenant appuis sur quelles représentations de la démocratie ? Dans quel imaginaire politique entendent-elles se situer et comment le composent-elles ? Comment se racontent-elles l’histoire de leurs idéaux ? Comment entendent-elles mettre ceux-ci en pratique et à l’aide de quels types d’action ? « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, il s’agit à présent de le changer », disait Marx. PragmApolis, dans la cité et avec ses acteurs, a d’une certaine manière fait de cette maxime son leitmotiv.
